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Le château du Bois fleuri à Lormont

La rue des Arts Lormont

Durant l’été 2020, le château du Bois fleuri à Lormont a connu une métamorphose artistique grâce aux œuvres de Muriel Rodolosse. Intitulée Maribilia cette exposition permanente est constituée de 63 tableaux installés à l’emplacement des 63 ouvertures (fenêtres et portes) que compte l’édifice et qui étaient jusque-là murées. Le terme latin, maribilia, qualifie les choses qui valent la peine d’être vues comme des objets rares, insolites ou bien précieux. L’ensemble a demandé près d’un de travail à l’artiste.

UN CHATEAU INSOLITE

Le château date du 19ème siècle. Il a été édifié par un négociant, Monsieur Jouin. Son architecture de style néogothique, inspirée de l’époque médiévale, se distingue par la richesse et le détail de ses décors et par son originalité. De 1974 à 2006, il a hébergé la bibliothèque municipale aujourd’hui remplacée par une médiathèque située à proximité.

La proposition de Muriel Rodolosse sélectionnée parmi plusieurs candidatures, répond à une commande publique. Installée entre Paris et Bordeaux, ses œuvres s’inspirent de la nature et notamment des arbres très anciens présents dans le parc du château et de ses rencontres avec les habitants. La façade avant montre des peintures verdoyantes et naturalistes. A l’opposée, les tableaux donnent à voir un intérieur imaginaire. Les parties nord et sud font allusion au passé. Les personnages et les animaux représentés sont hybrides. L’artiste se joue de la réalité et de la frontière entre le réel et l’irréel pour donner une dimension fantastique et poétique à ses œuvres. En façade d’un bâtiment habité par la nature, ses tableaux mélangent les références au temps entre visions du passé, du présent et du futur et des récits qui s’entremêlent. A l’image d’un cabinet de curiosités, ces créations installées sur des fenêtres jusqu’alors fermées constituent une ouverture symbolique.

UNE TECHNIQUE ARTISTIQUE A DECOUVRIR

La façade à l’allure romantique est donc parée de tableaux peints selon une technique particulière, celle de la « peinture inversée » ou « rétro peinture ». Le principe est le suivant. Sur des plaques en polycarbonate choisies pour leur résistance, l’artiste a peint au revers de la surface. De l’avant vers l’arrière, du 1er plan et au 3ème plan, elle a d’abord représenté les détails puis les formes et le fond. Ce procédé favorise les jeux de lumière et de transparence. Concernant l’accrochage, toute la subtilité a été de s’adapter à l’état de la façade. Des cadres en fer ont été fabriqués par un serrurier. Ils ont été montés sur des cornières au niveau des ouvertures. Quant aux parties murées, les tableaux ont été collés à l’aide d’un mastic colle polymère écologique et fixés sur des châssis métalliques reposant sur des parpaings.

L’exposition est permanente. En effet, le coût de la rénovation du château étant trop important, la Ville de Lormont a fait le choix de laisser la nature reprendre ses droits. Elle est en accès libre.

UN DETOUR PAR LA RUE DES ARTS

Le château se situe dans le Parc du Pôle culturel et sportif du Bois fleuri au cœur d’un quartier récemment réhabilité. Traversez la rue Lavergne, à proximité, se trouve une rue pas comme les autres. La rue des Arts. Les bâtiments qui la longent sont des Folies. Elles sont au nombre de 24 et elles hébergent notamment des personnes qui exercent des activités créatives et culturelles. Leurs toits sont en dent de scie et des jeux de couleurs viennent contraster le gris dominant.

Des sculptures habitent également les alentours. Vous ne pourrez pas manquer de voir un peintre, une actrice ou encore un lecteur, etc. Ces 5 sculptures sont en réalité des topiaires soient des structures qui permettent de donner une forme précise à la végétation. L’œuvre Pluie de lune du plasticien Hervé Audibert est également visible. Il s’agit d’un arbre lumineux constitué de billes de verre. Non loin de là se trouve un autre arbre symbolique, un vrai. Bien qu’il n’en reste qu’une partie, il s’agit d’un emblème du quartier. Avec l’aide d’habitants, le sculpteur José Le Piez lui a donné une seconde vie. Pour les plus curieux, n’hésitez pas à prendre cet « arbrasson » dans vos bras … Le « yarn bombing » ou l’art du tricot urbain a également ses adeptes dans le quartier !

Pour en savoir plus sur l’artiste, cliquez sur ce lien : Muriel Rodolosse

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